Mondes iranien et indien

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Séminaire mensuel "Sociétés, politiques et cultures du monde iranien" (2015-2016)

mercredi 3 juin 2015

Séminaires pluridisciplinaires de Mondes iranien et indien
Organisateurs
Matteo DeChiara (INaLCO), Denis Hermann (CNRS), Fabrizio Speziale (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 – CNRS), Julien Thorez (CNRS)

Lieu
Université Sorbonne nouvelle - Paris 3, centre Censier
13 rue de Santeuil, 75005 Paris
[marron]salle : à vérifier pour chaque séance[/marron]

Horaire
1er jeudi du mois (sauf jours fériés)
17h – 19h

1ère séance jeudi 8 octobre 2015

Ce séminaire peut être validé dans le cadre des Master 1 et Master 2
(Études iraniennes - Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)

Le séminaire Sociétés, politiques et cultures du monde iranien est organisé par Monde iranien et indien. Il vise à présenter des recherches récentes sur l’Iran et le monde iranien (Afghanistan, Inde, Asie Centrale) dans une perspective pluri-disciplinaire (Histoire, Sciences politiques, Anthropologie, etc.). Selon les séances, un ou deux intervenants présenteront leurs travaux respectifs.

Ce séminaire se veut un lieu d’échanges et de débats intellectuels. Il est ouvert à tous les chercheurs travaillant sur le monde iranien, aux étudiants de master, aux doctorants ainsi qu’aux chercheurs sur d’autres aires culturelles.

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Programme

Jeudi 8 octobre 2015
Université Sorbonne nouvelle - Paris 3, centre Censier
13 rue de Santeuil, 75005 Paris
Salle 410 (4e étage)

  • Hawzhin Baghali, doctorante, EHESS, Paris
    Le soufisme et le salafisme au Kurdistan d’Iran : une discontinuité historique dans le discours religieux contemporain

Dans cette présentation, nous nous intéressons au changement discursif religieux dans une région qui constitue de nos jours le Kurdistan d’Iran. L’histoire des régions périphériques tel que le Kurdistan a généralement été ignoré au déterminent d’une histoire du centre. Sur la plan politique, l’Iran est connu peut être la capitale du monde chiite, tandis que la plupart de ses régions frontalières de pays sont sunnites, même que la plupart de la population kurde d’Iran. Cette dernière présente un visage sensiblement différent à par rapport à l’Iran chiite.
Les acteurs religieux dans la société kurde se présentent à travers deux discoures religieux. L’un repose sur le soufisme et l’autre sur l’islam politique. Aujourd’hui, les soufis sont considérablement marginalisés, moment où le Kurdistan était l’un des centres du soufisme depuis le XIVe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle. En fait l’islam soufiste représentait l’islam dominant au Kurdistan. Mais à partir de cette date, l’islam politique émergé comme
discours dominant par une rupture historique. Actuellement, il y a trois groupes au Kurdistan sous la formes de groupe islamique ; Dawat va eslah-e Iran qui a l’approche des frères musulman, Maktab-e Qoran qui veut présenter un islam kurde et les petites groupes salafistes.
Donc en présentant de la situation de l’islam soufi et l’islam politique au Kurdistan nous nous demandons que comment l’islam politique a pris la place de soufisme au Kurdistan en tant que le discoures religieux dominant, de sorte que le soufisme se redéfini sous la forme du groupe politique aussi ?

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Jeudi 5 novembre 2015
Université Sorbonne nouvelle - Paris 3, centre Censier
13 rue de Santeuil, 75005 Paris
Salle 410 (4e étage)

  • Andrea Zinzani, géographe, chercheur FMSH-Mondes iranien et indien
    Gérer les ressources hydriques transfrontalières en Asie centrale : la reconfiguration du cycle hydro-social dans la vallée du Talas (Kirghizstan, Kazakhstan) entre organisations internationales et acteurs locaux

En Asie centrale, la gestion des ressources hydriques a connu d’importants changements depuis l’accession à l’indépendance des républiques centrasiatiques en 1991. Les principes de répartition et les modalités de consommation de l’eau ont été modifiés par l’internationalisation des bassins-versants et la redéfinition des modèles de gestion. Cette intervention s’intéresse à la vallée du Talas, dont l’amont est situé au Kirghizstan, l’aval au Kazakhstan. Elle questionne l’influence des politiques internationales de développement sur la gestion transfrontalière des ressources hydriques, en étudiant l’action de la Commission internationale du bassin du Talas, qui a été créée avec le soutien des organisations internationales, et ses conséquences sur les interactions entre les acteurs locaux. Cette communication est fondée sur des enquêtes de terrain conduites pendant l’été 2015 dans plusieurs villages du Kazakhstan et du Kirghizstan.

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Jeudi 3 décembre 2015
Université Sorbonne nouvelle - Paris 3, centre Censier
13 rue de Santeuil, 75005 Paris
Salle D21, bâtiment D (le bâtiment D est situé sur le parvis du Campus Censier, 2e étage)

  • Alessandra Fiorentini, doctorante, EHESS, Paris
    Le "folklore en tant que vision du monde" : l’exemple d’un rituel féminin en Iran, Tadjikistan et Afghanistan

Le sujet de cette intervention concerne l’étude d’un rituel votif féminin appelé sofreh dans la région historique du « Grand Khorasan » qui s’étends sur différents pays limitrophes dont l’Iran, le Tadjikistan et l’Afghanistan, lieux privilégiés de ma recherche de terrain. Le rituel du sofreh est un rituel féminin collectif. Il consiste en des réunions réservées exclusivement et strictement aux femmes qui demandent secours à un être surnaturel, la « Bîbî-Seshanbeh » et « Bîbî Moshkilkosha » (en darî Dame du Mardi, La dame qui résout les problèmes). En effet, la phase la plus importante du rituel est la narration de l’histoire mythique de l’être surnaturel. C’est cette performance de récitation qui donne validité au rituel. Mon étude se fonde à la fois sur un travail ethnographique et sur le recueil de sources écrites des différentes versions du récit mythique.
Tout d’abord à travers une analyse de la littérature existante, je questionne le vocabulaire analytique, conceptuel et politique à travers lequel on a souvent analysé le rapport entre genre et religion comme les notions clés telles que la dichotomie « religion/magie », « orthodoxie/pratique populaire », et une tentative de redéfinir la notion de « agency ». À travers une analyse anthropologique et historique du rituel et de son récit, cette recherche veut démontrer l’importance d’utiliser le genre comme catégorie d’analyse pour élucider, au travers de l’étude des activités rituelles féminines, des processus socioculturels et politiques plus larges. Il examine comment les femmes construisent quotidiennement leur genre à travers les pratiques du rituel en conformité avec les réalités sociales et politiques dans lesquelles elles vivent. Cela pour expliquer que le genre est un produit de l’activité rituelle plutôt que sa cause.
Par ailleurs, l’analyse des sources écrites primaires et la réalisation de différentes enquêtes de terrain, montrent que le rituel du sofreh est présent dans plusieurs pays, notamment en Afghanistan, au Tadjikistan, en Iran, en Ouzbékistan, mais aussi auprès des communautés en diaspora à Londres et en Israël. Ce rituel est en outre pratiqué par des communautés religieuses différentes telles que la communauté juive, zoroastrienne et musulmane. Le caractère transnational et transculturel de la pratique rituelle m’a porté à réfléchir sur la question de l’autorité féminine et sur l’hypothèse de l’existence de réseaux de solidarité entre femmes (sororité), dont certains aboutissent aussi à des revendications politiques se réclamant du féminisme.

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Jeudi 21 jenvier 2016
INaLCO, 65 rue des Grands Moulins 75013, Paris
salle 413 (4e étage)

  • Agnes Korn, Chargée de recherches en Linguistique au CNRS, Paris
    Le bashkardi, une langue peu connue du sud de l’Iran (si c’en est bien une)

Le terme bashkardi désigne un groupe de dialectes parlés au sud de l’Iran, non loin du détroit d’Ormuz ; il s’agit d’une région peu accessible même pour les citoyens iraniens. C’est peut- être aussi pour cette raison que le bashkardi a été assez peu étudié jusqu’ici : il y a deux esquisses de quelques pages, mais on ne possède ni une grammaire ni un dictionnaire ou glossaire. La
documentation du bashkardi est d’ailleurs chose urgente puisque l’influence forte du persan est en train de l’assimiler à la langue nationale, surtout sur le plan de la syntaxe.
Cet exposé présentera mes recherches actuelles sur le bashkardi (menées en coopération avec Behrooz Barjasteh Delforooz / Uppsala, Suède) et les défis de la description d’un groupe de dialectes si divergents que leur origine commune semble plutôt invraisemblable.

  • Johnny Cheung, Maître de Conférences à l’INALCO, Paris
    La recherche actuelle sur la religion et littérature de la communauté des Yézidis, quelques observations préliminaires

La communauté des Yézidis, s’exprimant surtout en kurde, du dialecte kourmandji, habite dans plusieurs pays ou régions du Proche Orient (Irak, Turquie, Syrie), du Caucase (Géorgie, Arménie), et depuis récemment, en Europe (Allemagne et Suède principalement). Malgré une assez longue histoire de marginalisations et de persécutions, les Yézidis ont préservé leur
identité, leur culture et leurs coutumes religieuses spécifiques. L’expression "Adorateurs du Diable" par laquelle les désignent leurs voisins musulmans sunnites et chrétiens révèle une vision négative voir même hostile de cette communauté.
Pour cette intervention je présenterai les théories, anciennes et modernes, sur l’origine multifactorielle de la foi des Yézidis et comment leurs chants de prière, appelés "qewl", aident les chercheurs à (re)découvrir cette population mal connue.

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Jeudi 4 février 2016
Université Sorbonne nouvelle - Paris 3, centre Censier
13 rue de Santeuil, 75005 Paris
Salle 410 (4e étage)

  • Jean-Pierre Digard, ethnologue, directeur de recherche au CNRS émérite, Mondes iranien et indien
    Questions épistémologiques autour d’Une épopée tribale en Iran (CNRS Éditions, 2015)

Après un bref rappel des faits exposés dans le livre, sur la genèse, l’ascension, l’apogée et le déclin des Bakhtyâri, grande tribu iranophone du Zâgros central, on procédera à un examen détaillé des questions épistémologiques soulevées par cette recherche : la méthode ethnographique elle-même, l’association ethnologie et histoire, les types de sources utilisés, le choix et les enseignements du « temps long » braudélien, etc. On terminera par un plaidoyer en faveur d’une pluridisciplinarité requérant des disciplines fortes et clairement identifiées, aux antipodes d’un orientalisme à tout faire.

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Jeudi 10 mars 2016
Université Sorbonne nouvelle - Paris 3, centre Censier
13 rue de Santeuil, 75005 Paris
Salle 410 (4e étage)

  • Farès Gillon, doctorant à l’EPHE (Vème section)
    Des marges du chiisme au pouvoir califal : le parcours de l’ismaélisme d’après un recueil de traités fâtimide, le "Livre du Dévoilement" (Kitâb al-Kashf)

Au Xème siècle, l’accès au pouvoir d’une dynastie de vizirs chiites à Bagdad, les Bouyyides, s’accompagna d’une codification du corpus textuel duodécimain et d’une marginalisation des traditions et doctrines jugées "irrationnelles", celle des groupes que les hérésiologues nommèrent les "ghulât", "extrémistes" ou "exagérateurs" chiites. Un phénomène comparable eut lieu dans l’ismaélisme avec l’arrivée au pouvoir des Fâtimides. Passant du statut de mouvement clandestin à celui de doctrine officielle, l’ismaélisme se trouva face à la nécessité d’ajuster sa théologie.
Le Kitâb al-Kashf, témoin clé de cette période charnière de l’ismaélisme, est une compilation de six traités réunis au début de l’époque fâtimide. Certains, manifestement pré-fâtimides, furent alors adaptés aux nouvelles exigences théologiques. Essentiellement consacré à des exégèses coraniques, l’ouvrage se situe à la croisée de plusieurs influences, puisque, outre les thèmes classiques du chiisme ancien, on y perçoit aussi les intuitions fondamentales et constantes de l’ismaélisme, ainsi que la trace édulcorée d’influences "ghulât" et proto-nusayrites, cette édulcoration étant elle-même une trace des remaniements fâtimides."

  • Helia Tavakoli, doctorante à l’Université de Franche-Comté
    1771 et au-delà : un tournant dans la réception de la langue et de la littérature persane en France ?

La connaissance du monde persan, en France, débute au XVIIIe siècle avec la découverte aussi bien de sa littérature que de son histoire. Vers la fin du siècle, elle évolua de la "persanerie" de Montesquieu vers la vraie discipline reconnue, le "persanisme". Dans le sillage du Britannique William Jones, qui venait de réaliser A Grammar of the Persain Language, Anquetil-Duperron achève, en 1771, sa traduction du livre sacré du zoroastrisme, Zend-Avesta. Si le premier ouvrage suscite l’intérêt pour une langue et une littérature encore méconnue en Europe, le second lève le voile sur une histoire et une religion encore ignorées en France. Le conflit scientifique de Jones et d’Anquetil-Duperron suscita des critiques et des recherches controversées en France et révéla l’engouement pour les études persanes en France au cours du XIXe siècle.
Cette communication entend donc démontrer et décrire comment la science européenne découvrit la langue et les textes de l’antique religion de l’Iran à travers l’Avesta. Après avoir introduit l’influence de la publication de L’Histoire de la Grammaire Persane de Jones nous reviendrons notamment sur l’influence de ces deux œuvres sur les études du XIXe siècle.

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Jeudi 7 avril 2016
Université Sorbonne nouvelle - Paris 3, centre Censier
13 rue de Santeuil, 75005 Paris
Salle 410 (4e étage)

  • Fariba Adelkhah, directrice de recherche (Sciences Po - CERI)
    Guerre, reconstruction de l’Etat et invention de la tradition. Mobilité des hommes et appropriation de la terre dans le Hazarajat (Afghanistan)

La guerre, depuis 1979, et la reconstruction de l’Etat sous la tutelle occidentale, depuis 2001, ont conduit à une simplification identitaire de la société afghane, sous la double forme d’une invention de l’ethnicité et de la tradition – un processus dont l’enjeu véritable est le contrôle ou l’appropriation des ressources tant politiques qu’économiques du pays.
La région historique du Hazarajat est un remarquable site d’observation de cette évolution. Son histoire a été marquée par son intégration coercitive à l’Etat afghan en formation, à la fin du 19e siècle. Sa population de confession chiite s’est vue reléguée à une condition quasi servile de subalternité dont elle n’est progressivement sortie qu’à la faveur du djihad contre l’occupation soviétique, dans les années 1980, et de l’intervention américaine, en 2001, et au prix de l’ethnicisation de sa conscience sociale et politique. Mais l’ethnicité repose sur une économie morale et politique moins communautaire qu’inégalitaire. Succédant à la guerre, l’aide à la reconstruction de l’État tend à polariser les rapports sociaux, tout en renforçant leur ethnicisation.
D’une part, les bailleurs de fonds, les opérateurs institutionnels étrangers, les ONG demeurent prisonniers d’une approche culturaliste, sinon orientaliste, du pays qu’ils contribuent de la sorte à traditionnaliser. D’autre part, l’aide au développement recèle un potentiel de déstabilisation de cette même société « traditionnelle » en accélérant sa monétarisation et sa marchandisation, en encourageant une titrisation de la propriété qui mine les droits de mitoyenneté et les compromis historiques de voisinage (shafa’a), en créant de nouvelles minorités sans pouvoir les sécuriser, en fournissant éducation et emploi à une infime partie des femmes et des jeunes hommes, et de ce fait en leur donnant les ressources de contester leur subordination sociale, en inaugurant ou en confortant de nouveaux répertoires de légitimité politique ou professionnelle le plus souvent au détriment des autorités de la « coutume ».
Cette série de contradictions, inhérentes à l’aide au développement, est grosse de conflictualité, d’ordre social, politique, voire militaire. Or, cette dernière trouve ses logiques complexes dans les arcanes de la localité (manteqa) et de la segmentarité (qawm) que ne pénètrent pas les gouvernements étrangers, les bailleurs de fonds et leurs ONG supplétives, sinon à travers le prisme déformant et outrageusement réducteur de la construction culturaliste de la société afghane.

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[marron]Attention changement de date, de lieu et de salle[/marron]

Jeudi 12 mai 2016
[marron]INALCO, 65 Rue des Grands Moulins, 75013, Paris.
Salle 5.05 (5e étage)
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  • Ulrich Marzolph, Professeur à l’Université de Göttingen
    An Early Document of Twelver Shii Visual Culture : The Niebuhr Scroll

The Niebuhr scroll is a unique historical document for the history of Twelver Shii visual culture. The scroll was acquired in 1765 by Carsten Niebuhr, German traveller in the service of the Danish king, at the sanctuary of emam Hosein in Karbala. It is today preserved in the Ethnographic Collection of the National Museum of Denmark. About two meters in length, the scroll depicts a visual journey that starts at the common Muslim places of worship in Mecca and Medina, continues to the sanctuaries of the emams and the martyrs of Karbala in Iraq, and ends at the sanctuary of emam Reza in the Iranian city of Mashhad. Embedded in the tradition of pilgrimage certificates, the scroll combines the visual documentation of the Twelver Shii sanctuaries with a marginal text that emphasizes the journey’s spiritual dimension. The earliest document of its kind, the Niebuhr scroll is followed by closely similar documents known from the nineteenth and twentieth centuries. Studied together, these documents shed light on the development of a specific aspect of Twelver Shii visual culture over the past three centuries.

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[marron]Attention changement de date, de lieu et de salle[/marron]

Jeudi 9 juin 2016
[marron]Lieu : INALCO, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris.
Salle 3.15
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  • Denis V. Volkov, Chercheur post-doctoral, université Paris 3 Sorbonne Nouvelle - CNRS, Mondes iranien et indien
    Russia’s ‘Inconspicuous Penetration’ Into Iran : Some Contemplations on the Unchangeable Self and the Fixed Other

By the outbreak of the First World War, Russian economic and cultural penetration into Persia, seriously underpinned by a steadily increasing military presence, gained particular significance in the framework of General Kuropatkin’s policy, proclaimed by him after his trip to Tehran in 1895 and aimed at ‘inconspicuous elimination of the British influence in Persia,’ as he put it in his report to the Russian Tsar Nicholas II. This was destined to become part of a broader strategy of the so-called “Russia’s inconspicuous penetration into Persia” designed and realized by Kuropatkin during the period of his tenure as war minister (1898-1904) together with the current finance minister (1892-1903), Count Sergei Witte. Although the Soviet and even post-Soviet periods witnessed some timeserving changes in methods and participants, there have been immutable epistemological continuities.
Drawing on the relevant international scholarship and the primary sources derived from Russian archives, the talk presents an analytical overview of the main historical developments of the Russo-Iranian interaction and of some of its underlying technicalities throughout the long twentieth century as well as contemplates on to what extent the imperatives and institutional practices employed by Russia were influenced by her (mis)perceptions of her own Self and the Iranian Other..

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